
En partenariat avec Acces Formation et Physiothérapie, l’AKiNA a eu le plaisir de recevoir, le 26 Janvier dernier, 4 professionnels de santé pour une conférence sur les pathologies du ménisque.
Vous étiez 114 pour cette première conférence de l’année, un grand merci à vous pour votre présence !
Cette conférence a porté sur la “transversalité de la prise en charges des pathologies méniscales“.
La conférence a débuté avec le Dr LAFFOND Josselin, médecin du sport et médecin de l’équipe de France de Volley, sur la physiopathologie des pathologies du ménisque (traumatique VS dégénératif), l’examen clinique, ainsi que sur la prise en charge médicale des pathologies du ménisque.
On comprend que le nombre important de ménisectomies dans les années 2000 était lié au boom de l’arthroscopie. Ce geste et la mauvaise prise en compte du rôle du ménisque en tant qu’important stabilisateur a malheureusement accéléré certaines lésions dégénératives.
Pensez à questionner vos patients sur leurs antécédents traumatiques plus anciens. Leur activité sportive avec une notion de dangerosité sur les sports de sauts, pivots, chutes. Une lésion traumatique mal soignée, peut amener à des lésions dégénératives, qui pourront quand même avoir un traitement médical palliatif.
Dans la continuité, le Dr. Thibaut Noailles, chirurgien orthopédique, a précisé les différentes indications chirurgicales pertinentes. Argumentée de références récentes, de vidéos explicatives, il nous a livré son expérience, nous permettant de mieux comprendre les situations relevant de la chirurgie et celles qui l’étaient moins.
Quelques “highlights”:
Il faut savoir différencier a l’interrogatoire et à l’examen clinique une lésion dégénérative, lésion d’usure, d’une lésion traumatique.
Les patients consultent souvent pour une lésion dégénérative mise en évidence sur une I.R.M (lésion horizontale avec extrusion). Il faut absolument Demander une radiographie avec notamment des incidences en schuss pour mettre en évidence le véritable diagnostique, l’arthrose débutante. L’abstention chirurgicale est dans la majorité des cas la règle !
Les lésions méniscales traumatiques sont très fréquentes lors d’une rupture du Ligament Croisé Antérieur (lésion de la rampe ou des racines notamment). Il faut alors reconstruire le LCA et réparer le ménisque (le préserver ++). C’est la considération globale de l’accident
Après une première session de questions/réponses, la soirée s’est poursuivie avec Alexandre Thomazi sur la partie rééducation. Alexandre est spécialisé en rééducation du sport , et plus particulièrement du genou. A travers sa présentation et en s’appuyant sur la littérature, il nous a donné donné un cadre pour planifier la rééducation post opératoire, pour un retour réussi au sport en fonction des objectifs fixés.
C’est une rééducation longue qui nécessite principalement de la progressivité. Alexandre Thomazi nous encourage d’expliquer, même simplement à notre patient la biomécanique du genou afin qu’il comprenne les différentes contraintes qui s’y appliquent et les gérer efficacement. Commencer simple, et ajouter du mouvement aléatoire, de la vitesse au fur et à mesure qu’on se rapproche du retour au sport / compétition / performance.
On a aimé : la métaphore du “lac gelé” : en fonction de l’épaisseur de la glace, trop vite trop fort, ça peut céder. Progression et prudence sont de mises!
Une lecture vivement conseillé qui a structuré sa présentation ici : Progressing rehabilitation after injury: consider the ‘control-chaos continuum’
Enfin, la conférence s’est terminée avec la présentation de Benoît De Laporterie, podologue, intitulée “prendre du recul”. Exercice difficile de présenter brièvement l’angle de vue du podologue, il nous a permis de comprendre l’intérêt de consulter en amont ou plus rapidement afin de comprendre la gestion et la posture, et limiter parfois certaines situations pathogènes.
Pour exemple, il nous partage “la loi des barorécepteurs plantaires” où une modification des capteurs plantaires modifient immédiatement le tonus postural.
Il existe plusieurs grands “profils” posturaux, qui activent plus ou moins certains groupes musculaires, qui peuvent être regroupés classiquement sous formes de “chaines musculaires”. L’analyse postural de chaque individu permet de trouver son profil et détecter des potentielles asymétries. A travers son discours, il nous rappelle que l’on est pas à la recherche de la posture parfaite, mais plutôt d’aider la personne à retrouver “son axe”, qui se sera pas le même que son voisin.
Plus de connaissances de nos métiers respectifs permettraient une meilleure collaboration, au profit des personnes.
Le message de fin : collaborez, prenez le téléphone et appelez, c’est le meilleur moyen d’apprendre et c’est rassurant pour nos patients.