
🗓 Mardi 5 avril dès 20h15, a eu lieu à l’IMS de Bordeaux une soirée thématique autour de l’Accès Direct.
Ce n’est pas qu’une entorse de cheville!
La première partie de la soirée était consacrée a une présentation de haute qualité sur la cheville traumatique, intitulée “Ce n’est pas qu’une entorse de cheville” (il s’agit du nom donné à international ankle consortium), par Massamba M’Baye.
Venu spécialement pour la soirée de Aix-les-bains, Massamba M’Baye est kinésithérapeute et préparateur physique spécialisé dans la prise en charge du membre inférieur. Sa venue a été permise grâce au partenariat évènementiel avec Acces Formation pour lequel il intervient.
Voici quelques “highlights” modestement repris par des membres de l’AKiNA
Par le biais d’un quizz en direct, il a très rapidement mis en relief les idées reçues sur cette pathologie trop souvent banalisée :
- 1 personne sur 2 ne consulte pas après une entorse;
- Les femmes et les enfants sont les plus touchés;
- Aux Pays-Bas (pays dont le système économique ressemble le plus à celui de la France), le coût moyen d’une prise en charge d’entorse est de 350 euros en ville contre 850 aux urgences. Là-bas, le coût total imputé aux entorses de cheville est de 200 millions d’euros (probablement plus en France).
Pourquoi est-il important de s’arrêter un peu sur cette pathologie?

En accès direct, 15% des entorses incluent des fractures
Avec plusieurs spécialistes internationaux (Tourillon, M’Baye, Delahunte,Picot, Fourcher) une enquête qu’il a mené auprès de confrères sur le sujet, il en ressort une méconnaissance des recommandations actuelles de la prise en charge de la cheville traumatique et de l’instabilité chronique
Concernant les critères d’Ottawa, pensez à bien palper les bords postérieurs malléolaires. En effet, la palpation du bord antérieur peut amener à de nombreux faux positifs (attaches ligamentaires sensibles). Ne pas oublier les critères pour le pied, les fractures de la base du 5ème métatarsien sont fréquentes. Et vérifier qu’une radio du pied a bien été effectuée, pas seulement de la cheville …
Comme il est difficile de conclure avec un seul critère, pensez à utiliser un diapason sur les reliefs osseux afin de confirmer un doute sur une fracture.
Lésions associées
On pense souvent au ligament tibia-fibulaire antérieur, mais la réalité en bien évidemment plus complexe.
- Le ligament calcanéo-fibulaire souvent lesé en cas de réception à la vertical : palpation locale + hématome locale + Anterior Drawer Test positif.
- Votre patient se plaint d’une gène interne à la mise en charge : pensez à un œdème osseux du compartiment médial
- Lésions du carrefour postérieur : savoir repérer un mécanisme mécanique et/ou inflammatoire.

- Syndesmose : y penser en cas d’oedème supra-malléolaire. Prise en charge précoce par stabilisation +++(tape tibio-fibulaire discale en compression).
- Lésions ligamentaires du médio-pied : concernent 1/4 des entorses. 1 chance sur 2 de devenir chronique.
Instabilité chronique

Vous voulez en savoir plus : Massamba M’Baye nous a généreusement donné son powerpoint, donc n’hésitez pas à nous contacter si vous voulez le récupérer.
La vidéo sera bientôt disponibles pour les adhérents!
TABLE RONDE : “Accès direct : état des lieux et perspectives”
Lors de la création de l’AKiNA, l’un des buts de l’association était de créer un espace physique de discussion, neutre, entre les kinésithérapeutes. Syndiqués ou non, libéraux, salariés, universitaires, entrepreneurs.
C’est dans ce cadre que nous avons eu la chance de pouvoir rassembler les 3 syndicats représentatifs de la professions et les institutions officielles. Etaient présents :
- Sylvain Rodet : Représentant Nouvelle-Aquitaine de Alizé
- Patrick Lamat : Président de la section Gironde de la FFMKR
- Mickael Mulon: Représentant Nouvelle-Aquitaine de la SNMKR
- Caroline Sacchiero Vicaigne : Présidente de l’URPS Nouvelle-Aquitaine
- Muriel Frou Ville et Thierry Demons: respectivement Présidente et Vice-Président du CDOMK33
- Alexandre Perez : Président CPTS entre-deux-mers
A travers cette table nous voulions décloisonner la représentation politique et scientifique, donc à ce titre Massamba M’Baye et Sophie Taillefer, présidente de l’AKiNA et secrétaire de l’assocation OMT-France ont aussi participé à cette table ronde.

Après un bref état des lieux de la situation internationale et nationale, les différents représentants ont discuté de ce sujet éminemment politique.
La World Physiotherapy, sous-groupe direct de l’Organisation Mondiale de la Santé représentant les kinésithérapeutes (ou physiothérapeutes) dans le monde, encourage les pays membres à l’accès direct. En effet, avec la pratique avancée, l’accès direct fait partie des stratégies de développement de la profession. Pour les aider, des déclarations de politique on été traduites dans de plusieurs langues. On y retrouve de nombreuses références scientifiques soutenant les bénéfices de l’accès direct, tant sur le plan de la sécurité que sur le coût économique pour le système de soin.
Malgré ces preuves, il est difficile de transposer directement cela à la situation française. Pourtant, le niveau des kinésithérapeutes ne fait que s’améliorer et sa démographie qu’augmenter, tandis que les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux.
En France, plusieurs cadres existent pour l’Accès Direct:
- Le cadre de la prise en charge en « urgence »
- Le cadre de l’accès direct via la LFSS 2022
- Le cadre de l’accès direct via les protocoles de coopération interprofessionnels.
Retrouvez-les en détail sur le site de l’URPS Nouvelle-Aquitaine : https://urpsmk-nouvelleaquitaine.com/acces-direct-en-kinesitherapie/
A travers cette table ronde, il ressort un travail collectif de l’ensemble des représentants politiques en local et en national pour obtenir des possibilités d’expérimentations, afin de prouver les bénéfices de l’accès direct en France.

Nos représentants nous poussent à l’exercice coordonné, et notamment investir rapidement les CPTS et de prendre des initiatives pour démarrer ou participer à des expérimentations dans le cadre de l’accès direct via les protocoles de coopération interprofessionnel, sur 2 pathologies : l’entorse de cheville et la lombalgie aiguë.
–> N’hésitez pas à vous rapprocher de l’URPS qui est là pour vous aider.
Cette soirée s’est poursuivie au Petit Québec Café afin de continuer la discussion sur l’accès direct, mais pas que …